Dans cet article, je décris mon expérience personnelle avec le Sony WH-1000 XM3 que j’ai depuis 2019, remplacé depuis mai 2021 par un WH-1000XM4 (pour des raisons que j’évoque ci-dessous). Je ne m’attarderai pas plus que ça sur ses qualités techniques car ce genre de test, bien que très utile et très pertinent, pullule déjà sur le Net. J’aborde la question avec un angle différent… plus personnel, en parlant surtout de ses petits défauts, car je l’utilise tous les jours, ou presque, depuis deux ans.
Alors oui, je me plains en long et en large dans cet article, mais ce ne sont que des gênes mineures… qui méritent néanmoins d’être soulignées car elles rejoignent la longue liste des petites merdouilles qu’on rencontre au quotidien avec nos appareils électroniques et qui nous bouffent un peu les nerfs.
Qualité sonore
Comme je l’évoquais en intro, je n’ai ni l’expérience, ni les capacités auditives, ni le matériel pour vous apporter une bonne analyse de ses qualités techniques, ou le comparer à la concurrence.
Si c’est un examen technique qui vous intéresse, je vous invite par exemple :
Mais bon… quand même, j’ai remarqué un gap de qualité par rapport à mes casques précédents (AIAIAI TMA-1, Logitech G933, SoundMAGIC E10C, Jaybird X4). Je dirais même que c’était un peu une révélation quand je découvrais de nouveaux détails dans des chansons que j’avais déjà beaucoup écoutées.
Maintenant que l’adaptation hédonique a fait son œuvre, ce casque est mon nouveau normal : je ne suis plus en extase dès que je le pose sur mes oreilles… je constate surtout que les autres sont moins bons (comme un gros snob 🧐).
En dehors de ça, c’est l’isolation active qui surprend le plus la première fois qu’on essaie ce casque. Une fois habitué, c’est difficile de s’en passer. Souvent, je l’utilise comme simple casque anti-bruit, sans musique. L’absence de câble et le confort contribuent également à produire un sentiment d’immersion. La présence physique du casque se laisse oublier, ne reste que le son, imperturbé.
Maintenant que les présentations sont faites, entrons dans le vif du sujet en abordant les côtés moins sympa.
Interférences dans l’isolation : retour SAV
Après environ un an, un petit son intermittent se manifeste dans l’oreillette droite, uniquement lorsque l’isolation est activée. Il n’apparait qu’au bout d’un certain temps d’utilisation : si je laisse le casque se reposer, tout va bien pendant 20 minutes à une heure.
Premier passage au SAV : pas d’anomalie détectée, on me rend le casque. Et effectivement, pendant un certain temps, ça a disparu. Je finis par me détendre un peu, même si je reste sur mes gardes et, effectivement quelques mois plus tard, ça revient.
Sur reddit, je trouve un thread avec d’autres personnes concernées et une vidéo démontrant le phénomène.
Les hypothèses sur l’origine du dysfonctionnement sont nombreuses, mais celle qui m’a semblée la plus probable serait la présence de condensation de sueur (dégueu, je sais) derrière la mousse. Je démonte le casque quand j’ai le bruit : ouais c’est plein de gouttelettes et les vis sont carrément rouillées. 😮
Bref, je me dis : bon, déjà je ne suis pas seul donc, depuis le temps Sony, en a peut-être entendu parler. Et puis, la garantie expire bientôt. C’est maintenant ou jamais pour retenter le SAV. Je retourne à Boulanger pour exposer la situation. Et cette fois, je porte le casque toute la matinée en espérant pouvoir leur faire entendre ce bruit et donner un peu plus de poids à ma demande auprès de Sony : si la personne du SAV confirme ce que je dis, c’est beaucoup plus légitime que si je viens me plaindre d’un problème que je suis le seul à remarquer. Je garde le casque pendant le trajet voiture… Y’a toujours le bruit en arrivant.
J’enlève le casque le temps de raconter l’affaire et le passe à la personne qui l’essaie : elle n’entend rien. Elle le passe à un collègue : lui non plus. Troisième personne, toujours rien. Je reprends le casque : effectivement on n’entend rien de bizarre. On me dit que c’est probablement peine perdu, mais on ne sait jamais… Je le fais envoyer quand même, malgré un fort pessimisme.
Quelques semaines plus tard, je reçois un appel : Sony me le rembourse au prix auquel je l’ai acheté (sous forme d’avoir). Extatique, je me rends au magasin pour réinvestir mes pépettes dans un remplaçant. 💸
Pas rancunier, je retente l’aventure avec Sony et je prends la nouvelle mouture du même modèle : le WH-1000XM4 qui, étant un poil plus cher que le XM3, me revient donc à 55€. J’ai pas eu de chance, ça arrive. Mais j’aime ce casque, donc je prendrais plus de risque en achetant un Bose ou autre Sennheiser. Et au pire, me voilà reparti pour deux nouvelles années de garantie. 😁
En tout cas maintenant, je fais bien attention à ne pas mettre mon XM4 tout neuf en faisant les tâches ménagères s’il fait un peu chaud… Je mets les Jaybirds, qui sont faits pour supporter la transpiration.
Bluetooth, des fois c’est bof
Passons maintenant aux petites nuisances qui agacent. Elles ne méritent pas un retour SAV, mais c’est le genre de désagréments décevants sur un produit représentant le haut de gamme des casques sans fil. Je fais l’inventaire de tous les bugs et comportements étranges que j’ai eu, liés à la connectivité Bluetooth. Pour la défense de Sony, je crois que c’est souvent plus la faute de Bluetooth que du casque.
Se connecter à un autre périphérique
Sur ce sujet, le XM3 et le XM4 sont très différents. Voici mon expérience avec les deux.
XM3
J’alterne souvent entre mon téléphone et mon ordinateur et, si une connexion est active avec mon téléphone, je ne peux pas simplement demander à Windows de la remplacer. Je dois d’abord me déconnecter du téléphone et ensuite, seulement, me connecter à mon ordinateur. Si le casque était déjà connecté à l’ordinateur, il se reconnectera tout seul (presque tout le temps… ça ne fonctionne pas toujours). Dans le sens inverse, le mode NFC sur le téléphone m’évite d’aller dans les menus pour connecter/déconnecter (même si j’ai parfois besoin de redémarrer la fonction NFC pour que ça détecte le casque) car il arrive à forcer la déconnexion avec l’ordinateur.
Bizarrement, mon PC portable de boulot qui sort de veille et qui se souvient que le casque était connecté, lui par contre, n’a pas de souci pour le forcer à se reconnecter, même si j’étais en train d’écouter de la musique sur mon PC perso… va comprendre.
Je ne sais pas vraiment si je dois m’en prendre au casque, à Bluetooth, à Windows ou à tous les trois. Je n’ai pas encore eu l’occasion de vérifier si ce genre de problème arrive sur d’autres casques Bluetooth.
XM4
Du coup, c’était un peu mon rêve quand j’ai vu que le XM4 supporte le multipoint et, effectivement, c’est mieux, mais pas non plus parfait.
Un gros avantage de cette fonctionnalité est qu’il n’est plus nécessaire de le déconnecter manuellement pour changer de périphérique : une nouvelle connexion vient s’ajouter ou remplacer une des connexions existantes. Et puis, tant qu’on n’a que deux appareils, généralement il n’y a rien à faire une fois ces deux connexions paramétrées.
Par contre…
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On est limité à deux périphériques enregistrés, du coup, on se retrouve quand même à refaire des pairages régulièrement quand on en a plus de deux. Et on ne sait pas lequel des deux sera effacé quand on remplace un pairage (à moins d’aller en effacer un manuellement avant, dans l’appli mobile).
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Il est également censé passer tout seul de l’un à l’autre, selon celui qui est en train de jouer du son. Il arrive qu’il ne fasse pas très bien la transition et reste sur le premier périphérique, même lorsqu’il est silencieux : l’autre jour, pas moyen d’entendre mon interlocuteur sur Discord. Obligé de déconnecter le Bluetooth du téléphone, qui était pourtant en veille.
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Le codec LDAC (qui est censé être le meilleur des trois proposés) ne peut pas être utilisé : seulement SBC et AAC.
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Un message sonore de 4 secondes, impossible à désactiver, couvre le son de ce que vous êtes en train d’écouter, quand un appareil se connecte ou se déconnecte du casque. C’est très sympa, quand en plein film, le téléphone passe en économie d’énergie et coupe le Bluetooth et me rater une phrase entière.
Dans l’ensemble, ça reste plus pratique qu’avant, mais j’espérais mieux.
Sous Windows
Utilisation du micro et bidouillage des périphériques de son
Sous Windows, il apparait deux fois parmi les périphériques de lecture :
- Un mode “Qualité” (c’est lui qu’on veut la plupart du temps).
- Et un mode “Communication”, dont la qualité audio est réduite pour laisser de la bande passante au micro.
Si on est en mode Qualité et qu’une application veut utiliser le micro, le son est alors coupé sur le périphérique principal et est diffusé en version basse qualité sur le périphérique de communication. Donc à partir du moment où une appli quelconque accède au micro, on n’entend plus rien si on est sur le mode Qualité, même si on n’est pas vraiment en train de l’utiliser. Parfois, changer de périphérique d’enregistrement ne suffit pas. J’ai dû plusieurs fois aller désactiver le périphérique Communication pour retrouver du son.
Et du coup, en mode communication la qualité sonore est mauvaise. Si c’est uniquement pour passer des appels vocaux, pas de souci. Mais si c’est pour discuter tout en jouant à un jeu-vidéo, c’est mort, sauf si vous voulez avoir l’impression d’écouter votre jeu à travers un téléphone. Il faut donc utiliser un micro à part. 🙄
Pour l’utilisation “Gaming”, l’autre problème est la latence de Bluetooth. Il existe un codec appelé aptX Low Latency, proposant des latences proches de celle d’un câble (200 ms contre presque 500 ms avec le codec LDAC de Sony), mais il ne fait pas partie de la liste des 5 codecs supportés par ce casque (ou seulement 3 sur le XM4). Il y a encore peu de casques supportant aptX Low Latency, mais ils existent..
De manière générale, le support Bluetooth sous Windows est assez austère. Rien n’est prévu dans le système d’exploitation pour visualiser ou paramétrer quel codec est en cours d’utilisation. Sous Android, en activant les options développeur, on accède à plus de paramétrage, même s’il semble que le LDAC soit parfois imposé, quel que soit le choix sélectionné. L’application Sony Headphones Connect permet de paramétrer le casque et de voir quel codec est actuellement utilisé.
Selon les jeux, une latence ultra-rapide n’est pas forcément indispensable et la perception de la latence audio est très différente selon les personnes et les contextes. Je l’utilise moi-même souvent comme ça, par flemme de chercher à optimiser et parce que j’aime trop ce casque pour en utiliser un autre. Au début, même devant des vidéos, le décalage entre la voix et les lèvres me faisait tiquer, mais je ne sais pas si je me suis juste habitué ou s’il est passé tout seul sur un autre codec avec une meilleure latence : ça ne me gêne plus. Au pire, on peut aussi se connecter en câble jack. 😅
Dernière en date, j’ai mon PC qui prétend que le casque est connecté… Sauf qu’en vrai il est éteint. J’essaie de le déconnecter sous Windows, impossible. Ou, plus fréquemment, c’est l’inverse : il m’indique qu’il est connecté pendant une seconde puis se déconnecte. Dans les deux cas, obligé de supprimer le périphérique et de le pairer à nouveau. Et tant qu’on y est je dois maintenant refaire mes réglages de périphériques. 😤
Il y a aussi eu la fois où j’ai cru que je ne pourrais plus le connecter à mon PC et où j’ai passé trois heures à trouver comment le faire fonctionner à nouveau. J’avais connecté une deuxième clé USB Bluetooth et je crois qu’il s’est un peu perdu côté pilotes… Heureusement, j’ai trouvé un petit utilitaire en ligne de commande : btpair et, avec un simple btpair -u, ça supprime tous les pairages Bluetooth et permet de repartir sur des bases saines. 🥳
Le détecteur d’oreille
On sort du Bluetooth, pour finir sur quelques autres petites fonctionnalités et cas d’utilisation. Il y a une petite lucarne dans l’oreillette gauche qui permet de mettre le contenu en pause automatiquement quand on l’enlève et de s’éteindre tout seul si ça fait un moment qu’il n’est pas porté.
Et là pour le coup, ça fonctionne nickel sur le plan technique, mais la commande est parfois mal interprétée : par exemple, quand on écoute une chanson sur Spotify et qu’on a une vidéo YouTube ouverte en fond, il ne sait pas forcément quoi lancer ou arrêter.
Avec les consoles de jeu 🎮
Même si les consoles modernes ont le Bluetooth, le support des casques Bluetooth laisse à désirer. La PlayStation 4 est compatible avec quelques casques sans fil, mais pas celui-ci. Heureusement, la manette dispose d’un port jack, ça dépanne. 😄
Sur la Nintendo Switch, le port jack est sur la console. En mode portable, no problemo. En mode TV, c’est pas ouf d’avoir deux mètres de câble qui pendent à l’oreille gauche. 😅 L’astuce pour utiliser un casque Bluetooth avec un appareil qui n’a qu’un port jack, c’est d’utiliser un émetteur Bluetooth jack. Je vous aurais bien recommandé le mien (Aukey BT-C1), que j’ai payé 20€ et qui est pas trop mal, mais je ne le trouve plus (Aukey s’est apparemment fait bannir d’Amazon).
Je n’ai pas testé avec d’autres consoles.
Conclusion
Même si je n’ai pas testé des dizaines de casques pour me faire une opinion plus objective, voir toutes ces critiques dithyrambiques sur ce casque me confortent dans l’idée que je ne suis vraiment pas mal loti avec cette petite merveille technologique. Il n’est pas parfait, mais c’est largement le meilleur que j’ai eu jusque-là. Une fois qu’on l’a sur les oreilles, on oublie un peu les cafouillages et on se laisse envelopper par la qualité sonore et l’isolation active, comme dans une bulle.
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