Définir un budget, c’est surtout choisir un affichage. Jouer sur un timbre poste ou sur le mur entier de votre manoir n’aura pas les mêmes exigences de puissance. À chaque écran, sa carte graphique.

Quand on choisit un affichage, on regarde principalement deux choses :

• la définition, indiquée avec le nombre de pixels en largeur et en hauteur, souvent abrégée sous d’autres noms (1080p, 1440p, Full HD, 4K¹, etc.). La taille d’un écran est généralement proportionnelle à sa définition (de 22″ en 1080p à 30″ en UHD). Voici quelques exemples visuels (et un lien vers l’article Wikipedia, qui contient un diagramme exhaustif) :

• la fréquence, indiquée en hertz (nombre d’images affichées par seconde). On observe généralement deux gammes : 60Hz pour les écrans normaux et au dessus de 100Hz pour des écrans gamer (120, 144, 165, etc.).

Le ticket d’entrée

Même si c’est un standard de qualité encore trop rarement atteint sur consoles, le 1080p @ 60 Hz (1920 * 1080 pixels, à 60 images par seconde) est aujourd’hui un minimum sur PC.

Ces conditions de jeu tout à fait honorables sont devenues très accessibles. Inutile de passer tout votre budget dans une grosse carte graphique, si vous voulez une config faisant tourner tous les derniers jeux confortablement, sur un écran d’entrée de gamme.

Quelles que soient les conditions de jeu que vous visez, sachez équilibrer vos dépenses. Pourquoi mettriez-vous un prix exorbitant dans une carte graphique, si c’est pour faire des économies sur l’écran que vous allez passer des heures à regarder ? Tout ce que vous gagnerez, c’est une fluidité qu’il ne sera pas capable d’afficher. Vous souhaitez être prêt pour les prochains gros jeux ? Mettez ces 100€ de côté pour votre prochaine carte graphique. Celle que vous allez acheter aujourd’hui vous satisfera largement le temps que de nouvelles cartes plus puissantes, moins chères et consommant moins d’électricité soient disponibles.

Pour ce ticket d’entrée dans le monde du jeu PC, on reste en dessous des 300€ pour la carte graphique (AMD Radeon RX 580, Nvidia GeForce GTX 1050 Ti ou 1060, pour les plus gourmands) et on trouve pléthore d’écrans 22″ ou 24″ autour de 100€ (LG 22M38A ou Samsung S22F350FH, par exemple).

Les écrans gamer

Il y a presque 10 ans, Nvidia a dévoilé ses lunettes pour jouer en 3D, qui nécessitent, en plus d’une paire de lunettes à 150€, un écran affichant au moins 120 images par seconde. Finalement, le jeu 3D n’a jamais vraiment quitté sa niche, mais le marché des écrans fluides s’est malgré tout développé auprès des joueurs en recherche d’une expérience de jeu premium. Tous les jeux et tous les joueurs ne bénéficient pas équitablement de ce gain en fluidité. Il n’y a qu’en l’essayant par vous-même que vous saurez si le surcoût est justifié.

On trouve des écrans haute fréquence 1080p à partir de 250€. Sans viser le grand luxe, notre budget gonfle déjà de manière conséquente, car ce n’est pas seulement sur l’écran qu’il faudra augmenter la facture. Pour un écran de même taille, il nous faut au moins deux fois plus de puissance pour jouer dans des conditions idéales. Bien évidemment, la différence de confort entre (par exemple) 30 et 60 images par seconde ou entre 90 et 140 est beaucoup moins flagrante mais, quitte à investir dans un bon écran, autant lui fournir toute la puissance nécessaire.

Config grand luxe

Dans le haut du panier se disputent deux approches : il faudra choisir entre définition extrême et fréquence extrême. Si la fluidité est un critère pour vous, vous ne pourrez pas dépasser le 1440p. Les écrans 2160p (UHD/4K) sont pour l’instant cantonnés à 60 Hz.

Il s’agit vraiment d’une préférence personnelle et du genre de jeux auxquels vous jouez le plus. Si vous adorez les jeux de tir ou les jeux nerveux de manière générale, un gain de fluidité peut représenter un réel gain de confort. Si vous êtes plus jeux à la troisième personne avec de beaux paysages (Tomb Raider, par exemple), un écran UHD peut se justifier. Pour les films aussi, ça peut être un bon choix mais, s’il s’agit de votre motivation principale, il vaudra mieux investir dans une télévision.

En terme de puissance, que ce soit pour jouer en 1440p @ 144Hz ou en 2160p @ 60Hz, si on regarde seulement les chiffres, on se retrouve avec (à peu près) les mêmes exigences. Un écran UHD contient un peu plus de deux fois plus de pixels qu’un écran 1440p. Et un écran 144 Hz affiche un peu plus de deux fois plus d’images chaque seconde. On a donc, chaque seconde, un nombre équivalent de pixels à afficher, quelque soit la configuration.

Néanmoins, pour une même carte graphique, avec un écran 1440p, vous pourrez jouer aux jeux les plus exigeants avec une fluidité raisonnable. Vous pourrez ensuite faire le choix entre avoir les graphismes les plus beaux possibles ou avoir la meilleure fluidité que votre écran puisse délivrer. En UHD, vous devrez batailler pour obtenir des conditions de jeu décentes (disons… au dessus de 45 images par seconde). On choisira donc généralement une carte graphique un peu plus musclée pour un écran UHD… ce qui n’est pas un drame car, paradoxalement, on peut trouver des écrans UHD moins chers que des écrans gamer 1440p.

Concernant les écrans UHD, l’entrée de gamme se situe dans les 400€. Parmi les modèles intéressants, on trouve par exemple le Asus MG24UQ (disponible en 24″ et 28″) et le Samsung U28E590D (28″).

En 1440p @ 144 Hz+, l’entrée de gamme n’existe pas. Les prix commencent autour des 600€ avec, par exemple, le Acer Predator XB271HUABMIPRZ et le Asus PG278QR.

Au sujet des cartes graphiques, on vise vers le haut ou très haut de gamme. Si vous voulez absolument exploiter votre écran à fond avec les derniers jeux, visez le très haut de gamme de la dernière génération : Nvidia GeForce GTX 1080, 1080 Ti ou SLI (2 GTX 1080).

En 1440p, une GeForce GTX 1070 ou 1060 peuvent éventuellement faire l’affaire, selon les jeux, mais vous risquez d’avoir des performances en deçà de ce que votre écran peut proposer.

G-Sync, Freesync

Si vous avez cherché à acheter un écran ces dernières années, vous avez sûrement déjà croisé ces deux noms qui désignent une même fonctionnalité.

Sur une configuration classique, quand votre carte graphique produit une image, elle l’envoie directement à l’écran, même si celui-ci n’est pas prêt à en afficher une nouvelle. Il va alors afficher en même temps l’ancienne image et la nouvelle sur deux portions de l’écran, résultant un effet de déchirement (screen tearing).

G-Sync et Freesync permettent à votre écran de se synchroniser avec votre carte graphique, pour afficher une image complète dès qu’elle est prête. Le jeu affiché est alors plus propre et aussi un peu plus confortable, mêmes dans des fréquences d’affichage basses.

L’équivalent logiciel de ces technologies est la synchronisation verticale, disponible dans tous les jeux. Malheureusement, elle a souvent pour effets négatifs de réduire la fluidité et d’induire une latence dans l’affichage, là où G-Sync et Freesync fonctionnent de manière transparente².

Pour profiter de l’une ou de l’autre, il faut un écran et une carte graphique qui gèrent tous les deux la même technologie :

• G-Sync appartient à Nvidia. Pour en profiter, il vous faut une carte graphique de cette marque et un écran compatible, qui sont malheureusement plus chers : comptez en moyenne 100€ supplémentaires par rapport à un écran équivalent, sans cette technologie… et un choix réduit, parmi des écrans plutôt haut de gamme.

• Freesync est côté AMD (cartes graphiques Radeon) et, bonne nouvelle, les écrans compatibles commencent à des prix très abordables !

Il s’agit là vraiment d’une fonctionnalité de confort. Si vous êtes équipé Nvidia, à vous de voir si le surcoût de G-Sync est pertinent. Concernant Freesync, jusqu’ici, pour des configurations jeu haut de gamme, AMD était un peu à la traîne, ce qui réduisait un peu la pertinence des écrans Freesync. Mais la série Vega devrait changer la donne, permettant de profiter de la synchronisation matérielle à prix compétitif.

Sources photo

• Sean Do

Notes